•  Les traces fraîches de sang laissées sur les murs
    Des tombes fermées, saccagées par des impurs
    Qui vont sans vergogne sur les terres sacrées
    Les souillant à outrance d'un fluide sucré,
    Réveillent les instincts des non morts enterrés
    Que la soif engourdit, voir ces jeunes apeurés. 

    Ils ingurgitent l'alcool sur des ossements,
    Ils jacassent et hurle et se gaussent grassement
    Troublant le sommeil des âmes ensevelies
    Qui brident leurs pouvoirs sous le marbre poli. 

    Mais le réveil des vampires approche à grand pas.
    Bientôt tous ces crocs suçant le sang des ingrats.
    Car l'Homme prédateur est proie de ce qu'il tue,
    Génocide surnaturel qu'il perpétue.

    Je n'pense pas qu'il plaira, mais je l'aime bien !

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  • La clarté du papier se noircit de mes mots,
    J'assombri son teint pâle, y dépose ces vers,
    Torturé sous les coups de ma plume sévère
    Qui me saigne amèrement la pensée de ses maux. 

    Du fond de mon âme je n'arrive à guérir
    Les démons et douleurs qu'elle a du endurer,
    Les tortures des anges, là haut emmurée
    Dans les cellules du paradis, à pourrir. 

    Mais un jour viendra où elle ne souffrira plus,
    Où les feux souterrains accueilleront l'exclue
    Répandant sur son chemin sang, flammes et larmes. 

    Apocalypse de l'enfer, quelle ironie.
    Tous ces foyers fumant sous des gouttes de pluies,
    Ses larmes coulant gaiement le long de ses armes.

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  • On écrit, on sourit, on compose et on rit,
    L'inspiration nous vient, puis repart appauvrie,
    On pleure nos débâcles, on meurt devant l'obstacle
    Celui de la production, écrits que l'on bâcle. 

    Les ages de malheur attirent l'éloquence,
    Les muses tournent autour de la feuille et produisent,
    Elles se changent en couleur, carnaval de Venise,
    Leurs chants enivrent les mots, animent la danse. 

    Puis la faucheuse arrive et nous vole la plume.
    L'âme veut écrire, le corps n'y parvient plus,
    Les syllabes s'agencent, nos mains décousues. 

    Mais la poésie survivra durant les ages,
    Les oiseaux garderont toujours leur beau plumage
    En gazouillant gaiement quels poètes nous fumes.



    Il me semble que l'image est de Ted Hughes, mais je n'suis pas sûr

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  • Dans le pré une blanche et jolie marguerite
    Ouvre grand ses pétales et sourit au soleil,
    Ombragée patiemment par le vol des abeilles,
    Ces petits points zébrés et soucieux de leur rite. 

    Mais au loin l'herbe se noircit, l'ombre grandit.
    La petite marguerite sourit au ciel
    Heureuse sous les rayon qui chauffent son miel.
    L'ombre se rapproche tel un félin, tapie. 


    La Lame s'abat, tranche et coupe les pétales.
    La fleur ne peut pâlir puisque déjà très pâle
    Mais elle aurait pu d'ébène devenir neige. 

    La tulipe s'en veut de ne lui avoir dit
    Que l'amour d'un astre de lumière est maudit.
    Mais c'est fini, la douce est tombée dans son
                                                               [piège.

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  • Je suis seul à souffrir au tréfonds de mon âme,
    Si seul à pleurer, à gémir sur mon passé.
    Et pourtant tant de tronc où pouvoir m'adosser,
    Mais ne m'y repose pas, de peur que l'on me blâme. 

    Nous étions deux, sourire, courir dans les flammes,
    Amant des feux de l'enfer, ci bas à s'aimer.
    Deux à s'embrasser derrières portails fermés,
    A rendre fou le passeur, à cacher ses rames. 


    Mais il fallu que je me perde dans l'oubli,
    Que j'aille au devant des troupes du paradis,
    Que je croise le fer, l'épée contre Ezéchiel. 

    Aujourd'hui je t'ai perdue, ange de ma vie,
    Demain je ne serai plus, toi l'ange maudit,
    Oui demain, jour bénit, je tomberai mes ailes.


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